Slightly Chipped Full Moon est un forum rpg basé sur l'univers de Kuroshitsuji par Yana Toboso. Le contexte est évolutif nous nous basons sur les actions de nos joueurs pour l’histoire de notre forum !
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Black Butler : Slightly Chipped Full Moon
Bonjour !!
Slightly Chipped Full Moon est un forum rpg basé sur l'univers de Kuroshitsuji par Yana Toboso. Le contexte est évolutif nous nous basons sur les actions de nos joueurs pour l’histoire de notre forum !
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Je me suis tournée vers lui, lui demandant son avis pour cet endroit. Un ancien couple vivait ici, ils avaient été heureux et la vie les avait emportés ensemble de l’autre côté. Ce qu’il restait d’eux était un portrait accroché au mur ainsi que leur meubles. Jonathan me demandait si j’étais certaine que personne n’allait venir ici, demandant en même temps si le couple n'avait pas d’autres membres de famille. Il ajoutait que c’était un bon endroit, mais qu’on devait être certain.
Je penchais légèrement la tête sur le côté, un moment avant d’hocher positivement la tête. Je détournais mon regard de lui pour regarder le portrait. C’était bête, car il y a un temps où j’avais rêvé d’avoir mon portrait avec l’homme qui partage ma vie. Ce qui n’était pas le cas, la vie en avait décidé autrement.
“I only know that “He” doesn’t know this place exists. I made sure of that, to be careful around him, but he was always busy somewhere else, so that was easy.” Je fais une petite pause. “I'm pretty sure these couples don't have children, but I can ask someone close to me. My grandmother knows a lot, she loves gossip.”
Bien sûr, elle n’allait pas se souvenir de cette conversation, préférant qu’elle oublie au cas où. Je n’aimais pas jouer dans la tête des gens que j’aime, mais c’était par mesure de précaution.
“I don’t know if this project will work.. I want to. Help other vampires, help them to understand who and what they are.” J’eu un léger sourire. “I know I can do that, with you by my side. Of course you have a lot to learn, but you learn very quickly.”
Je le regardais à nouveau durant quelques secondes avant de détourner le regard et de m’éloigner.
“I will show you around.”
Une petite visite s’imposait tout de même. Mais tout d’abord, je récupérais une lampe à huile pour nous éclairer le chemin. Par la suite, nous explorons le premier étage où il y avait le salon, la cuisine, la salle à manger et une petite salle de bain. Le tout dans des pièces séparées. Évidemment, certains meubles étaient recouverts d’un drap. Abandonné depuis un temps. Un escalier menait au second étage, c’était là où étaient les chambres. Je n’y avais jamais mis les pieds, mais poussant la première porte en face de l’escalier, je découvrais que c’était un bureau.
“I never have a chance to go upstairs.”
J’espérais vraiment que cet endroit était abandonné pour de bon, que ce couple n'avait pas d’enfants. Ou ils avaient décidé de vivre ailleurs ne pouvant pas vivre dans cette maison. Tant de possibilités, mais sans réponse. Nous l’aurons éventuellement, espérant que ma grand-mère le sait, sinon je pourrais toujours demander à d’autres personnes.
“All this dust…” soufflais-je doucement, je déposais la lampe sur le bureau avant de m’approcher d’une étagère où y logeait plusieurs livres, abîmés par le temps et poussiéreuse bien entendu. “So many things left behind…”
Il était vrai que j’ignorais ce qu’il était advenu de ce couple. J’avais seulement supposé qu’ils n’étaient plus des nôtres alors qu’ils auraient pu tout simplement avoir fui. Fuir quoi ? C’était la grande question.
“I hope we will have answer, to make sure there is nobody who still owns this house.”
Une fois Jonathan s’essuya les lèvres à l’aide du mouchoir en soie que je lui ai soigneusement donné, et demanda s’il était prêt à partir et rassasié, une réponse plus que positive, même si je me doutais qu’il ne révélait pas toute la vérité. Lui comme moi savons que ce repas, n’était pas assez. S’éloignant du lieu de chasse, je glissais mes mains derrière mon dos. Je levais mon regard vers le ciel qui était parsemé d'étoiles, chose que nous ne verrons jamais en ville dû à la pollution de toutes ces usines. C’était une nuit calme voir paisible. J’appréciais le temps comme celui-ci avoir ce havre de paix, loin de tout, à cet endroit je pouvais oublier mon statut social, qui n’aura plus d’importance dans les jours à venir. Je fermais brièvement les yeux avant de regarder droit devant moi suivant le chemin comptant mentalement la distance que nous devons parcourir pour arriver à cet endroit isolé de tous. Ce qui nous laissait le temps de discuter ou du moins, je détestais qu’il y ait ce silence.
“I know animal blood isn't enough, but one day, you would be able to drink human blood without killing. I know you would be capable.” un petit moment de silence. “We can do so many things…”
Effectivement, boire du sang humain durant un acte bien précis était bien… enivrant et idyllique à expérimenter. Pas uniquement au vampire, mais également envers la personne qu’on se nourrissait. C’était quelque chose d’un peu plus intime cela dit. Dans tous les cas, je faisais confiance à Jonathan. Inspirant un grand coup, je marchais un peu plus vite en voyant le point de repère.
“It’s right there…”
Oui, un lieu parfaitement oublié de tous. Au premier abord, on avait l’impression que c’était un cimetière abandonné dans cette forêt, mais c’était loin d’être le cas. C’était un caveau, en pierre ayant du vécu, mais ce que nous voulions était à l’intérieur. Posant mon regard vers Jonathan, je poussais sur le grillage qui refermait ce caveau. Un escalier qui menait vers un étage inférieur.
“It’s underground, but it leads somewhere.”
Sans plus attendre, j’y allais la première descente en faisant attention où que je mettais les pieds. Une fois en bas, il y avait un couloir. Il fallait suivre ce passage pour arriver à destination. Cela prend quelques minutes. Je glissais mes doigts sur la parois rocheuse, sentant les reliefs de cette pierre marqués par le temps. Et nous y voilà, un escalier qui remonte dans ce fameux repère. Une vieille maison abandonnée, que plus personne n’y avait mis les pieds depuis des lustres, les anciens propriétaires avaient vécu longtemps ici avant que la maladie les emporte sans prévenir. Ils restaient quelques meubles et plein de poussière, mais étrangement la maison était encore en état. On arrivait dans la cave, en poussant la porte de ce passage secret. J’avais eu du temps sous la main pour découvrir cet endroit, mais il y avait tant à faire…
“A secret passage, the late elderly couple was full of surprise, I imagine. I didn’t know them…”
Quittant le sous-sol pour rejoindre le premier étage, on arrivait au salon. Comme dans mes souvenirs, il y restait les meubles et un portrait de l’ancien couple. Ils semblaient être heureux. J'espérais que c’était leur cas. Je me tournais vers Jonathan chassant ces pensées.
Je le laissais faire, de ce concentrer une proie, de préférence petite pour la première fois. Il avait mis en pratique mes conseils. J’attendais qu’il s’élance afin que je fasse pareil de mon côté. Normalement, à cette heure-ci, aucun humain ne devrait être ici à se pavaner dans la forêt. Du moins, des personnes ayant une vie normale et équilibrée. J’attendais, les mains derrière mon dos le voyant faire. Il maîtrisait parfaitement ce petit côté “sentir” les environs pour trouver un petit animal.
Il se baissait, posant un genou au sol. Puis, il s’élançait tout d’un coup. Je le suivais pour être témoin de sa première proie, mais en arrivant près de lui, je me figeais. Il plantait ses crocs dans un animal, un gros, un loup plus précisément. Même à ma première chasse, je n’avais pas été si douée que ça. Il me surprenait, dans le bon sens des choses.
“What a catch… I’m really impressed.”
C’était le cas de le dire. Sans plus attendre, je m'éloigne pour trouver ma propre proie. J’avais faim. Tellement faim. Cette rage que j’avais envers mon créateur. Je serrais les poings tout en fermant les yeux, prenant une grande inspiration. Il fallait que je me trouve un lapin ou un écureuil, peu importe. Je me concentrais un moment avant de repérer un battement de cœur bien distinct. Moyen et tout de même rapide. Plus pour très longtemps, je me lançais à la poursuite de cet animal. Je m’en saisissais et plongeais mes crocs dans son corps. C’était un cerf, peut-être était-ce la proie du loup qu'avait attrapé Jonathan plus tôt. Je buvais toute son essence vitale jusqu’à ce qu'il ne bouge plus.
Une fois terminée, je laissais le corps là tandis que j’essuyais mes lèvres. Je poussais un soupir de satisfaction, malgré que ça n’allait pas pleinement me nourrir. J’en voulais plus, toujours plus, surtout après avoir goûté à certains types de sang… Je penchais légèrement la tête vers l’arrière, m’approchant de nouveau de Jonathan.
“Did you have enough ? You did catch a big prey… It doesn’t look like your first time. I mean… Hunting… Better than me” Je me rapprochais de lui, lui tendant un nouveau mouchoir en tissu pour qu’il s'essuie les lèvres. “You can keep it.”
J’avais cette étrange sensation au niveau du ventre. La faim était toujours présente. Ce n’était pas une bonne sensation à avoir, surtout après s’être nourri d’un cerf qui était quand même gros. Je songerais à ça plus tard. J'allais me contenter de ce que j'ai bu.
“Are you good ?” demandais-je doucement. “If you are good, we can look for the place I’ve talked about. It’s not far from here.”
Jonathan semblait hésiter quelques secondes. Avais-je trop poussé la situation ? Quelle était son véritable avis là-dessus ? Je m’inquiétais pour lui. J’avais des tas de questions. Au fond de moi, je ne voulais que rien n’arrive à Jonathan. Il était un ami, en quelque sorte. Je ne pouvais pas vraiment décrire notre relation, mais je savais que je ne pouvais pas le laisser comme ça, sans toit. Il a été injustement transformé par un vampire, dont personne n’était au courant de sa présence. Il avait d’un mentor. Pourquoi m’attribuais-je un tel rôle ? Je l’ignorais, mais il avait quelque chose de spécial, je le sentais. J’ignorais tout de sa vie, certes, mais je sentais que je pouvais lui faire confiance et qu’il pouvait faire de même. Je préférais que ça soit moi que ça soit Allen qui le forme. Lui, je ne lui faisais plus confiance. Il l’avait perdu, depuis longtemps, mais j’ignorais pourquoi j’avais enduré si longtemps sa présence malsaine.
Jonathan finissait par donner ces effets à mon majordome. Il le prenait avec délicatesse, il faisait une révérence avant de rentrer à l’intérieur. La porte de la résidence se fermait, nous laissant à nouveau seuls. Il ne voulait pas rester longtemps, je pouvais comprendre, mais bientôt nous trouverons une logis pour accueillir de nouveaux vampires perdus. Une communauté. Je regardais au niveau des toits, Jonathan le remarquait, car il me posait une question à savoir si tout allait bien. Je baissais mon regard vers lui. J’esquissais un doux sourire.
“Yes, don’t worry about it.” je détournais quelque peu mon regard. “My Master was here earlier, it didn’t end well. He got what he deserved. He wasn’t nice and not very helpful. I asked him if he knew something about what happened to you… Nothing… Like usual he got jealous. I remind him that I wasn’t his. I sent him away. I just worry that he will do something… stupid. He usually stands there, on the roof…” je poussais un petit soupir. “I don’t know why I’m telling you those things… Anyway… We can go if you are ready.”
À ces côtés, nous marchons pour nous rendre soit sur les lieux de chasse soit dans la forêt. Un lieu propice pour chasser des animaux. Gros, petit, tout dépendait de ce que nous pourrions trouver. Pour nous y rendre plus rapidement, on embarquait dans une calèche qui nous déposait pas si loin de notre objectif. Je prenais une grosse inspiration. M’éloignant un peu plus dans la forêt.
“First thing to know about hunting, patience it’s the key even when you are hungry.” comme je l’étais en ce moment, la faim se ressentait de plus en plus. “First thing first…” je me hissais à ses côtés, plaçant une main au niveau de son dos. “Close your eyes. Feel your surroundings. Listen carefully to the sound. The wind, the scent, every sense… When you're ready and find your prey, you run towards it. Focus on finding a rabbit. They are small, fast, but you are faster than them.” Je posais mon regard sur lui. “I'm gonna let you try.”
J’allais le laisser essayer en premier, à moins qu’il préférait que je fasse un premier exemple ? Hésitante un petit moment, je finissais par retirer ma main au niveau de son dos. Ça lui permettrait de mieux se concentrer. Je pensais de mon côté à un petit lapin que je pourrais savourer… Ou même un chevreuil… J’avais l’une de ces soifs… Ça hantait presque mon esprit. J’étais ici pour qu’il apprenne à chasser et être un gentil vampire, faire le bien et non le mal. Même si le besoin du sang est vital, peu importe qu’il soit animal ou humain… Du sang ça reste du sang… Un jour, il pourra boire du sang humain, il suffisait qu’il sache contrôler cette soif. Il fallait tout simplement qu’il n’y ait aucune personne à cette heure-ci qui se promène dans la forêt ou encore que personne ne soit blessé, car ça risquait d’être compliqué à se contrôler, oui, même moi…
Jonathan demandait congé afin que nous nous retrouvions plus tard. Nous irons à cet endroit abandonné et peut-être y fonder la toute première communauté vampirique à Londres. Peut-être qu’il y en avait une déjà existante, mais elle se faisait discrète. Comment pouvons-nous le savoir ? Si c’était l’un des membres de cette communauté secrète qui a transformé Jonathan ? Nous l’ignorons. La seule personne apte à me répondre était mon créateur, qui lui ne faisait pas partie d’aucune communauté. Il était maître de son destin et jusqu’à aujourd’hui, le mien. Plus maintenant. Je réclamais ma propre destinée. Il était temps. Je quittais ma bibliothèque pour trouver le confort de ma chambre et d’y faire un petit somme avant notre recherche.
Je fus réveillée brusquement par le majordome. Il me disait que j’avais de la visite. Étrangement, je savais que ce n’était pas Jonathan. Je sortais de mon lit et changeais rapidement mes vêtements. J’attrapais mon manteau au passage, quittant désormais ma chambre. Je longeais le couloir et m’arrêtait en face de l’escalier, qui plombait sur l’entrée de la demeure. C’était Allen. Je fronçais les sourcils, pas très contente de le voir.
“What do you want, Allen ?” “Who was the man, the one who was with you ?” “Are you jealous, Dear ?” “Jealous ? Me ? Oh no, Love. I just don’t like him…” “Just like that ? You didn’t talk to him, how could you not like him ?” Je descends l’escalier pour le rejoindre et me mettre en face de lui. “He needs my help and I need his. I can’t explain it. A vampire turned him and left him alone… He was confused… I reached him, offered my help. He’s a good man, Allen.” “Well, I still don’t like him… You are mine not his…” “It’s not like that… God ! Allen, can’t you understand ? He was turned into a vampire !” “We aren’t alone in London.” “Who did it ? We are in danger if a vampire decides to turn people into vampires. That’s not good for us.” “That’s not my problem…” “It is. For all of us, people will track us until they find us and kill us. It’s that what you want ? You live long enough to know what it is… Like usual, you only care about yourself, selfish little…”
Je fus interrompu par une gifle de sa part. Ma tête avait suivi le mouvement. Je glissais une main sur ma joue. Elle était probablement rouge tellement qu’elle a été violente, mais ça a remis mes idées en place. Lui et moi n'avons jamais été possible depuis le tout début de cette relation malsaine.
“Get out…” “Please… I’m sorry.”
Je reculais de quelques pas. Lui montrant la porte de mon doigt.
“I don’t want to see you anymore. Go see those girls like you used to. Forget about me, cause I’m not yours anymore. From now on, I will decide my own future and you are not part of it.”
Il hésitait. Il me regardait, défiant presque mon regard avant qu’il ouvre la porte la claquant derrière lui. Je poussais un soupir. Je fermais les yeux. Personne ne mettrait plus à travers mon chemin, ni celui de Jonathan. Je deviendrais plus forte à travers les âges. J’allais créer avec Jonathan cette communauté, cette famille réunissant des vampires à la recherche d’une raison de vivre et d’avoir un sens à leur vie. Nous pourrons leur en donner. Première étape, l’emplacement. Il suffisait d’y mettre le doigt dessus. C’était notre plan pour ce soir. Je consultais ma montre à gousset. C’était bientôt l’heure. Je sortais de ma demeure, fermant la porte derrière moi et j’attendais patiemment Jonathan. J’espérais que d’ici là, cette marque, la gifle, partirait. Je ne voulais pas qu’il se pose les questions ou plutôt les mauvaises questions. Allen était mon fardeau, un jour, j’allais me débarrasser de lui sans scrupule. Pour le moment, je le laisse vivre et faire comme bon lui semble.
On dit parfois qu’aider les autres revient à s’aider soi-même. C’était au final sans doute la raison pour laquelle il avait tant envie de s’investir dans cette nouvelle mission. Cela aurait pu être une idée idyllique, folle, ils pourraient rencontrer des obstacles, des difficultés, des personnes réticentes à leur idée, peu lui importait en réalité en cet instant. Ils étaient tout deux dans cet élan d’espoir, de création, et l’envie d’aller de l’avoir. De passer ce traumatisme et d’apprendre à vivre avec, d’en faire quelque chose de beau et de grand.
Il ne se sentit pas gêné de cette main jusqu’à ce qu’elle quitte la sienne, se rendant compte un moment quel avait été leur proximité. Et alors qu’elle parlait de sa condition en tant que femme il comprenait à quel point cela aurait pouvait être un fardeau également pour elle aussi, d’avoir la vie toute tracée par les autres, par les conventions sociales. Avoir des enfants, c’était ce que tout le monde demandait aux femmes... une vision du passé, Jonathan avait toujours été tourné vers l’avenir. Il comprenait donc à quel point le monde pouvait être cruel. Pourquoi une femme ne pourrait pas faire d’étude pour devenir médecin par exemple ? Pourquoi devaient elles se contenter d’être mères ? Alors qu’une femme était couronnée reine à la tête de se pays. C’était à n’y rien comprendre. Et pourtant, il était d’un milieu pas très ouvert sur le sujet. Mais il avait appris à avoir un avis tranché sur la question : les femmes avaient autant droit que les hommes d’être libre de leur vie. Une pensée moderne qui lui valait pas mal de brimades et de moqueries par la plupart des gens, mais c’est ainsi qu’il pensait.
Alors il la comprenait. Si c’était ce vers quoi elle aspirait, alors pourquoi elle ne pourrait pas faire ce qu’elle souhaitait ?
En tout cas, elle pouvait compter sur lui pour la suite. S’en était certain.
« Yes, of course. I’ll come with you tonight and you will show me.»
Chasser. Cela lui paraissait totalement surhumain de faire une telle chose, il n’avait jamais apprit à faire un truc pareil. Il n’avait pas trop le contact avec les animaux ordinaires, non plus. Mais après tout... elle avait raison, il fallait qu’il apprenne à survivre désormais. Il s’adapterait. Si c’était pour ce soir, alors il n’avait pas de raisons de craquer avant, pas vrai ? Il pourrait attendre autant de temps. Il devait simplement rentrer puis la rejoindre ce soir, quand le soleil serait le moins dangereux pour eux.
Ils étaient nocturnes, enfin c’est ce qu’il imaginait. Ce ne serait pas trop dérangeant pour lui, il avait déjà l’habitude d’être en décalage avec le reste du monde...
Il termina son thé, avant de la remercier pour l’invitation. Puis lui demanda congé, tout en lui promettant de revenir pour ce soir. Où ils auraient tout le temps de plus discuter et surtout de trouver un lieu pour leur nouveau projet.
Il serrait ma main en retour. Je restais souriante face à ce geste, peut-être que c’était anodin, mais je recevais très peu de gestes affectifs de la sorte depuis ma transformation. Pour eux, j’étais malade, fragile et qu’il me restait peu de temps à vivre. S’il savait de quoi il en retournait, ils changeraient vite leurs idéaux. Je n’étais pas malade, encore moins fragile. J’étais plus forte qu’auparavant, plus forte qu’un homme de taille moyenne. Je pouvais me défendre, mais j’en payerais le prix par la suite. Mon imprudence et ma naïveté m'ont presque coûté la vie, une fois. Je savais que la prochaine fois, je n’aurais pas cette chance.
C’était pour cette raison que ce but m’était important. Pour mon avenir ainsi que celui des vampires, surtout Jonathan qui méritait cette deuxième chance. Je me sentais presque invincible. Ridicule, je le savais que trop bien, mais il fallait bien s’entourer par la suite. On trouvera des solutions. Je lui demandais s’il était sûr de vouloir faire tout ça avec moi. Il me répondait qu’il l’était. Un hochement de tête s'ensuivit. La recherche de cet endroit allait être primordiale sur tout le reste. Il ajoutait qu’il ferait ce qu’il fallait pour aider.
“Thank you, Jonathan. I appreciate it.”
Soufflais-je doucement, gardant toujours ma main dans la sienne. Pour moi ce geste physique n’était pas gênant, c’était presque normal… Bon après tout, il avait bu de mon sang, donc… Je n’irais pas qu’à l’embrasser sur la joue tout de même… Pourquoi je pensais à ça au juste ? Ma main quittait la sienne alors qu’elle attrapait la tasse de thé pour y boire la toute dernière gorgée.
“I couldn't imagine doing this alone to be totally honest. I never really had a plan for the future, well as you know, a lady like me would marry a rich man and produce offspring. Maybe it was meant to be. Maybe it will not be perfect, but… I believe in this risky project. You with me, even though we don't know about each other, I have a good feeling about this.”
Faire confiance au processus comme on le disait si bien. Je déposais la tasse vide sur la petite table en face de nous avant que je me lève du canapé. Le plan, car oui, il nous en fallait un.
“Maybe I will look for a place tonight, I have nothing to do anyway.” je m’arrêtais, me tournant légèrement vers lui. “Will you… accompany me ? If you want, of course…” un petit moment de silence. “After that we could… hunt. Not a human, but animal blood for start, because you can't drink my blood for the rest of your life, it wouldn't provide you anything after a while…”
Et il y avait une autre raison pour laquelle certains vampires n’en parlaient pas. C’était assez personnel de partager son sang, surtout entre vampires. Je ne pouvais pas trop le décrire, mais après un temps ce n’était pas nourrissant pour un vampire de se nourrir uniquement de l’un des siens. Je ne le regrettais pas, mais pas du tout. Si c’était à recommencer et bien… Je le ferais, mais pour le moment, il devrait tenir encore un peu sans ressentir une quelconque faim.
Aurait-il été en droit de refuser une telle proposition après tout dans sa position ? Elle semblait être la seule en mesure de pouvoir lui venir en aide, lui apprendre ces choses qui faisaient maintenant parti de lui, tant de choses qu’il ignorait encore, puis sachant qu’il n’était peut être pas le seul à expérimenter cette nouvelle vie déstabilisante, à être rentrée dans ce nouveau monde, ce nouvel aspect de la réalité ; il ne savait que trop à quel point l’ont pouvait se perdre, errer à essayer de comprendre. Personne ne pouvait rester insensible à cette douleur, surtout qu’il la connaissait. Il ne pouvait la laisser accomplir non plus cette tâche seule. Si c’est une communauté dont ils parlaient, alors il devait essayer d’en faire parti. Aide ton prochain, ton prochain t’aidera. C’était souvent ce qu’il avait entendu, mais il n’avait jamais eu l’occasion d’y participer. C’était le moment tant attendu, il pouvait se défiler. Il pourrait faire enfin parti d’une chose plus grande, plus importante.
Elle sembla particulièrement sensible à son choix, tant qu’elle vint doucement serrer sa main. Il n’était pas habitué à tant de sentiments, de témoignage d’affection, enfin, seulement de ses sœurs et sa mère, mais voilà bien longtemps qu’il ne les avait vu. Il les avait fuit. Il y a des années, il avait couru loin très loin pour parcourir le monde, les rêves pleins la tête. Il regrettait. Amèrement. Qu’il avait été idiot de croire que le monde pourrait l’accueillir. Que ses ambitions seules pourraient le mener loin et faire de lui le meilleur inventeur du monde. Qu’il avait été sot et fou, égoïste. Il rêvait de revoir son foyer, en cet instant plus que tout. Il serra lui aussi cette main qui s’offrait à lui.
Le rêve de rejoindre un nouveau un foyer. Une famille. C’était bien ce qui l’animait en cet instant. Et l’encourageait à renouveler sa proposition. Surtout sachant qu’elle avait peut être déjà une idée de lieu à proposer pour un refuge.
« Yes. I’m sure. »
Il était quelqu’un de manuel, pratique, assez intelligent pour prendre des décisions ou trouver des solutions pratiques, il savait qu’il avait tout à donner et qu’il pouvait servir à quelque chose. C’était de toute façon la seule chose qu’il possédait, puisqu’il n’avait pas la moindre économie. Il donnerait de sa personne pour tout construire avec elle, avec ces gens qui se perdait dans la noirceur et la violence. Il ferait tout pour les empêcher de sombrer dans la folie.
Après tout si les contes et les légendes de leur enfances, les histoires effrayantes qui étaient racontés aux mômes pour les éduquer étaient vraies, si les vampires existaient, ils devaient en effet être dotés de quelques pouvoirs non négligeable que les humains devaient totalement ignorer. Il avait remarqué, que sa vue, son odorat, en fait tout ses sens avaient été décuplé, et c’était la première chose avec laquelle il avait dû apprendre à revivre. Heureusement pour lui, il s’avéra en réalité bien plus doué à évoluer que d’autre. Le progrès et l’avenir, le fait d’avoir vécu dans un environnement plus dur, d’avoir perdu des privilèges, ou ne jamais les avoir connu peut-être, lui donnait au moins l’avantage de pouvoir s’adapter. Peut être qu’il en ferait de même avec le reste, et qu’il apprendrait très vite à être différent. A se servir de pouvoirs. Selon elle, ce ne serait pas le cas.
La puissance d’un vampire résidait dans son âge. Autant dire qu’il devait avoir la force d’un nouveau né pour le monde des vampires. Après, il ne courrait pas auprès de ce genre de chose. La puissance et le pouvoir, ce n’était vraiment pas vers quoi il tendait. Il laissait cela au personne qui se posait naturellement en leader. Il n’en était pas un, et ne le serait sans doute jamais. Le seul et unique but pour l’instant qu’il avait en tête, c’était surtout la survie. Alors, si des pouvoirs l’aider dans cet entreprise, il était preneur. Mais il savait qu’il ne s’en servirait jamais pour faire du mal à quelqu’un... ce n’était pas dans sa nature. Il en était persuadé. Il semblait d’ailleurs très important de continuer à garder son humanité pour ne pas se faire éliminer.
Il comprenait d’un coup beaucoup plus ses inquiétudes concernant celui qui l’avait transformé. Si une créature utilisait ses pouvoirs pour le mal et attirait l’attention, tous les vampires bon ou mauvais étaient menacés. On ne pouvait laisser des actes impunis, c’était certain, mais il ne se sentait pas l’âme vendetta ou de devoir lui même s’occuper de ce problème ... il n’était rien après tout, si ce vampire était puissant ... il n’avait pas moyen de se souvenir, et refusait un peu de se rappeler inconsciemment.
Il vit qu’au fil de la conversation cela ne devenait plus qu’un simple échange de banalité qui faisait d’eux des vampires, mais d’une véritable inquiétude pour l’avenir des gens comme eux. Surtout si des gens se faisaient transformer de nouveau. Les gens seraient sans doute perdu, comme lui, peut être n’auraient-ils pas de chance eux, qu’ils resteraient dans le déni comme il l’avait fait... qu’ils s’attaqueraient aux vivants.
Il n’eut pas longtemps à réfléchir. Il prit rapidement une décision. Il ne savait pas si c’était sous son influence, si c’était parce qu’il était pour l’instant désespéré et qu’il voyait là de l’espoir. Ou si parce qu’enfin il pourrait se raccrocher à une communauté ... enfin des gens qui lui ressemblerait. Qui savait ce qu’il traversait, qui savait comment vivre avec lui. Comme une famille ... il en rêvait. Depuis toujours. C''est pourquoi il la regarda droit dans les yeux, lui parlant d'une voix profonde et très sérieuse pour qu'elle comprenne qu'il était de tout coeur avec elle dans ce projet.
“ I think I understand that you are saying ... this is not silly, and I want to help you for that. I don’t want people be lost like I used to be. We have everything to learn from you... if you need support, I’m here. ”
Les craintes de Jonathan se révélèrent vraies ; le majordome revint rapidement pour leur apporter le thé demandé, avant même qu’elle ne puisse lui répondre plus précisément qu’un hochement de tête. Il n’osa pas relever les yeux vers ce domestique parfait dans son rôle, fixant pendant le temps du service cette tasse de thé généreusement offerte. Personne ne l’avait ainsi invité à boire le thé depuis sa venue dans la capitale. Il savait la coutume forte de sens. Le majordome ne resta pas plus longtemps, une fois qu’il eut accompli la tâche demandée, une chance car il n’avait pas envie qu’il s’éternise à leur côté où même qu’il puisse entendre la suite de la conversation. Elle semblait avoir répondu à la négative, d’un simple non de tête. Alors si tel était le cas, et comme il le présentait, il leur fallait d’être discret. Il nota cependant lors de sa sortie qu’il n’avait pas écouté un seul instant son cœur battre … boire le sang de Phoenicia avait indéniablement calmé sa soif peur l’heure.
Une fois enfin seul, elle lui expliqua alors tout en buvant son thé que personne n’était au courant ; à part un amour passé. L’intimité et la proximité l'avaient sûrement poussé à révéler son secret, et le résultat était que leur relation n’avait pas duré. Jonathan ne put s'empêcher de penser que cela ne risquerait pas d’arriver avec lui. Il n’avait jamais eu de vraies relations amoureuses. Durable et prospère. En fait, il ignorait tout d’une relation stable. Une chance, du moins, de ne pas être né dans un environnement où les parents vous fiançaient à quelqu’un : du moins il était peut-être parti avant que cela ne lui arrive. L’éternel célibataire ne se risquerait pas à trahir un secret à quelqu’un qu’il aimait. Et elle lui démontra qu’il valait effectivement mieux vivre dans le mensonge, comme il pensait le faire. Comme il le faisait depuis le début. Même lorsqu’il était rentré blessé et couvert de sang chez son hôte, il n’avait rien raconté de son agression à personne. Seul cet étranger dans la rue, était au courant de ce qu’il s’était passé.
Et cela devait en rester ainsi, car elle lui apprit rapidement qu’il existait des humains les traquant : les chasseurs. La personne qu’elle aimait était en réalité un chasseur. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle n’avait pas été tuée juste grâce à ses sentiments, mais s’il existait un groupe de personnes tuant les êtres comme il était devenu… il pouvait être certain que d’autres ne leur ferait pas de cadeau. Ainsi donc, il était devenu une cible à abattre pour quelqu’un… tout cela pourquoi, parce qu’on l’avait agressé par hasard dans la rue? Il n’avait jamais rien choisi, personne ne voudrait d’une telle malédiction, alors pourquoi chercher à le tuer et non à le guérir ? Les extrémistes sont partout, mais il ne pensait pas que des gens étaient au courant de ce côté surnaturel. S’il existait des vampires, qu’est ce qu’il pourrait y avoir d’autre ? Il comprenait mieux la nécessité de rester discret, ne pas se faire remarquer, ne pas laisser des corps traîner derrière lui, et encore moins de s’attaquer aux autres : il finirait bientôt mort. Il pensa alors aux affaires dont on parlait dans les journaux : est ce cela l'œuvre de vampires ? ou d’autres choses ?
Elle le tira de ses pensées lorsqu’elle reposa sa tasse, le bruit de la porcelaine le faisant remonter à la surface, alors qu’il était en train de se plonger dans un flot de pensées angoissantes. Il nota sa remarque : ils avaient besoin de garder leur corps au chaud. C’était un fait qu’il avait remarqué, car ces derniers jours, il avait tout le temps froid; et qu’importe le nombre de couvertures et de vêtements, cela n’y changeait rien. Alors, pour essayer, il leva sa tasse pour prendre à son tour une gorgée. Sentant effectivement le liquide chaud se répandre, comme l’avait fait le sang, dans son corps. Cela réchauffait, mais ne nourrissait pas. Il en était soudainement conscient.
Seul le sang pouvait les nourrir, c’était même une nécessité expliqua-t-elle. Il tourna le regard vers elle alors qu’elle lui racontait. Heureusement, le sang humain n’était pas le seul : il y avait aussi le sang animal. Cela pourrait le préserver de s’attaquer à des personnes. Il n’avait clairement plus envie d’attirer l’attention sur lui, n’avait plus envie de mourir… si des personnes comme lui réussissaient à survivre, alors il devait en faire de même. Il n’était pas nécessaire d’être un monstre. Cela le rassurait énormément, malgré le stress premier de devoir absorber autant d'informations. Pour elle, tout résidait dans le contrôle. Il devait essayer, pour sa propre survie. Il devait se contrôler pour éviter d’être un prédateur, pour ne pas devenir un jour proie à son tour.
C’est alors qu’elle aborda la question qu’il redoutait : comment avait - il bien pu finir vampire ?
Il reposa sa propre tasse, cette fois fuyant son regard. Ce n’était pas de la gêne, il était juste encore sous le choc. Traumatisé de cette attaque, il n’arrivait d’ailleurs pas beaucoup à s’en rappeler. Ou sans doute son esprit ne le souhaitait pas pour qu’il ne s'effondre pas. Il devait se concentrer sur l'avenir. C'est une chose qu'il faisait déjà de son vivant. Passer à autre chose.
“ I don’t know i can’t remember … it’s not important… I have to be a good person, i don’t want to get killed. You talked about capacity… you mean, we have some … powers ? other than hearing and seeing better ? ”
Jonathan me posait la question, curieux de savoir si les gens de mon entourage savaient si j’étais une vampire ou une buveuse de sang. Mon sourire se dissipait un peu, secouant négativement la tête. Au moment où je voulais répondre, le majordome ouvrit la porte ayant en sa possession le fameux thé. Ça sentait divinement bon. Albert venait déposer le plateau sur la table à café juste en face de nous, versant le liquide chaud dans les deux tasses. Il reculait un peu, glissant ses mains derrière son dos levant son regard vers moi.
“Do you need something else, my Lady ?” (Avez-vous besoin quelque chose d’autres, my Lady) “That will be all, thank you Albert.” (Cela sera tout, merci Albert) “Good, enjoy your tea.” (Bien, profitez-bien de votre thé)
À ces mots, il quittait la pièce fermant la porte derrière lui, nous laissant seuls à nouveau. Je me penchais légèrement afin de récupérer ma tasse et à mes gestes je finissais par lui répondre à sa première question.
“They don’t.” un petit moment de silence. “There was someone who knew, but he left me. He had his own demons to fight, long story… Our relationship would have never worked. He was human, I am a vampire. He was something else himself… A hunter. He hunts creatures like us, he never hurts me… We liked each other for sure, but… Life it’s too cruel for people like us.” (Ils ne le savent pas. Il y avait quelqu’un qui était au courant, mais il m’a quitté. Il a ses propres démons à chasser, c’est une longue histoire. Notre relation n’aurait jamais fonctionné. C' était un humain, je suis une vampire. Il était quelque chose lui-même. Un chasseur. Il chasse les créatures comme nous, mais il ne m’a jamais fait du mal… On s’aimait mutuellement, mais la vie est trop cruelle pour les personnes comme nous.)
Je buvais une gorgée de thé, fermant un instant les yeux. J’appréciais le goût du thé, j’en buvais une deuxième gorgée pour ensuite déposer la tasse à sa place.
“Tea or coffee will help us to keep our body warm.” Je me retournais légèrement vers Jonathan. “And to survive we need to drink blood… It could be animal blood or human blood. Usually, we try not to kill humans while we drink on them. The sun can harm us, but the most important part it’s to control your capacity. We will train, but one step at a time, I don’t want to rush you.” (Le thé ou le café nous aideront à garder notre corps chaud. Et pour survivre, on doit se nourrir de sang. Ça peut être du sang animal ou du sang humain, mais le plus important c’est de contrôler tes capacités. On s'entraîne, mais une chose à la fois, je ne veux pas vous forcez.)
Je penchais légèrement la tête sur le côté, plissant légèrement du regard.
“So… You have no idea who did this to you ? We don’t turn people down just for fun… Well… My experience it’s not better either. I didn’t like it at first, I am not saying that I appreciate the way I am today, but I at least try to be better. Live a normal life…That I can teach you, to be a good vampire.” (Donc… Vous n’avez aucune idée de qui a bien pu vous faire ça ? On ne transforme pas les gens juste par plaisir… Enfin… Mon expérience n’est pas meilleure. Je n’appréciais pas au début, je ne dis pas que j’apprécie ce que je suis aujourd’hui, mais au moins j’essaie d’être mieux. Vivre une vie normale… Ça je peux vous entraînez, à être un bon vampire.)
C’est pourquoi il n'insista pas plus lorsqu’elle lui fit comprendre que non, cela ne la gênait pas le moins du monde de l’inviter dans son propre domicile, du moins celui de ses parents. Alors qu’il venait de lui apprendre qu’il n’avait pas de vrai chez lui, son inquiétude fut pourtant sa réaction : comment prendrait-elle l’annonce qu’il n’était qu’un étranger sans droit ni titre sur le territoire anglais ? Même si pour cela pouvait être une terre d’accueil comme l’avait un peu été la France, pour l’instant on ne peut pas dire que c’était un rêve ; une chance pour lui d’être naît allemand et d’avoir des origines russes, car il aurait été d’un autre pays et d’une autre couleur de peau, il aurait été sans doute menacé plus qu’à présent. Seule la pauvreté le menaçait, comme beaucoup d’autres à Londres, et il devait l’avouer c’était aussi par choix de ne pas vouloir exercer un métier qui ne le rendrait de toute façon pas plus riche. Quand on savait que même certains métiers réguliers ne se faisait pas payer plus qu’une livre sterling par semaine pour toute une famille…
Ce qui le gênait en vérité, c’était surtout le contraste entre sa situation et celle de Phoenicia. Pour autant, elle ne lui demanda rien d’autre concernant le fait qu’il n’avait pas de réel toit. Il la remercia intérieurement, car il ne voulait pas s’étendre là dessus. Encore moins avec une dame de son rang, s’il ne se trompait pas à son sujet. Ses manières, sa façon de s’exprimer, au moins elle semblait pleine de bienveillance et de gentillesse, en lui prenant ainsi le bras et cherchant à le rassurer. Il était pourtant quasi certain qu’elle était soit de la haute bourgeoisie soit de la noblesse. Et ce simple fait le l’aidait pas à totalement se détendre à son contact, du moins pas encore. Il essayait au maximum de paraître poli, et de parler au mieux. Que penserait-elle de lui s’il paraissait plus rude et mal élevé ? bon il ne l’était pas, mais ne voulait pas qu’elle pense à tort. Il la suivit naturellement donc, même s’il se demandait si son entourage serait aussi aimable qu’elle. et si cela continuerait dans le futur proche.
Cela ne dura pas très longtemps, le trajet ne fut que de quelques minutes, et une fois devant la demeure des Wynters il comprit qu'il n'était en effet pas très loin de la vérité. C’était un quartier riche, à savoir maintenant s’ils avaient vraiment des titres de noblesse ou s’ils étaient de la gentry, là… en tout cas ils devaient très certainement avoir une grosse fortune pour vivre dans un tel endroit. Il se sentait si petit, si insignifiant, que même devant le majordome il esquissa un simple bonjour, balbutiant, et ôtant son manteau avant d’hésiter à lui tendre… Il était totalement étranger à son concept de servitude, quelqu’un travaillant pour servir les autres, non il n’avait jamais été de ce milieu. Est ce qu’il pourrait un jour l’être, il ne croit pas. Est ce qu’il pourrait être un jour lui serviteur, ça non plus il n’en était pas certain … même contre de l’argent, il pouvait comprendre, c’était mieux payés et on était peut être mieux loti que dans des usines. Mais dans son caractère, il ne se voyait pas devenir domestique; c’était incompatible avec sa nature. On n’aimait pas les gens qui avaient un avis sur tout, et qui ne pouvait s’empêcher de faire des remarques. Non vraiment, il se ferait vite virer s’il essayait.
Il la suivit jusque dans la bibliothèque, venant s’asseoir poliment et essayer de cacher sa gêne alors qu’il se trouvait dans un endroit sans doute très aisé, rempli d'affaires dont il ne pourrait jamais s’offrir, des livres renfermant d’incroyables connaissances. C’était rêvé, mais clairement, il ne pourrait jamais être de ce milieu. Il fixa une horloge devant lui, comme s’il évitait de trop montrer sa curiosité pour le lieu et son émerveillement. Avant de tourner ses yeux vers elle lorsqu’elle le rejoignit et lui posa cette simple question.
La seule chose qui lui vint à l’esprit était cette simple chose : questionnement et à la fois étonnement.
“ Do people know? … around you … that you are a ... blood drinker ?”, sa voix se fit un peu plus faible, car il ne savait pas si le majordome reviendrait avec le thé assez rapidement.
Il avait encore du mal avec le terme vampire. C’était un nom qu’on donnait dans les comptes, mais est ce qu’ils étaient parfaitement similaire dans les légendes ou est ce qu’ils s’en inspiraient uniquement pour essayer de trouver un nom à utiliser; c’était la seule question qui lui venait pourtant, comment faire pour les gens autour d’eux, est ce qu’ils devaient savoir ou est ce qu’ils devaient se cacher.
Si la presse n’en parlait pas, il se doutait bien de la réponse. Mais, il devait savoir. Comment est ce qu' elle faisait. Qu’est ce qu’il était supposé faire ensuite pour lui. Car elle avait l’air de s’en sortir pour le moment.
Chez lui c'était impossible, du moins ce n’était pas chez lui à proprement parler. Il était reçu chez quelqu’un. Cela faisait un peu plus de sens. Un hochement de tête en signe de compréhension. Je n’allais pas pousser plus loin, à chercher à savoir… C’est pourquoi je propose ma propre demeure où nous serons en paix. Mes parents n’étaient pas à la maison, tous deux étaient au boulot. Moi, je m'occupais comme je le pouvais et lorsque je pouvais sortir, comme aujourd’hui, je le faisais. Le soleil faisait mal à la peau.
Jonathan ne voulait pas me déranger en allant chez moi. Je fronçais les sourcils. En quoi pouvait-il me déranger si c’était moi qui le proposait à la base ? Étrange phénomène. Il me demandait même si j’étais certaine que ça ne me dérangeait pas. Je posais une main rassurante au niveau de son bras, souriant de plus belle.
“You’re not disturbing me at all. I wouldn't have suggested it to you in the first place, if you were.” répondis-je aussitôt. “My library will do. It’s quite quiet and we can have a cup of tea while I teach you.” (Vous ne me dérangez pas du tout. Je ne vous l'aurais pas suggéré en premier lieu, si c'était le cas. Ma bibliothèque fera l'affaire. C'est assez calme et nous pouvons prendre une tasse de thé pendant que je vous enseigne.)
Toujours aussi polie, après tout, j’étais une lady, mais avait-il une importance ? Je n’y croyais pas. J’étais qui j’étais après tout.
“Come on, let’s go.” (Allons-y.)
J’adressais un doux regard vers Jonathan, glissant mon bras par-dessous du sien tandis que je hissais à ses côtés. Je n’habitais pas très loin, donc nous pouvions nous y rendre assez rapidement en empruntant des raccourcis. Ainsi je guidais Jonathan jusqu’à ma demeure. Enfin, celle de mes parents, mais c’était là où je vivais jusqu’à ce que je me prenne en main. Cela a pris plusieurs minutes, mais nous y sommes arrivés. Le majordome ouvrit la porte, à cet instant je lâchai délicatement le bras de mon invité lui permettant d’entrer en premier.
Je m'empresserais à retirer mon manteau tandis que le majordome le saisissait ainsi que celui de Jonathan s’il désirait le retirer.
“This is Jonathan Engels, a friend of mine. We will be at the library, will you be kind and bring us something warm to drink ?” (Voici Jonathan Engels, un de mes amis. Nous serons à la bibliothèque, serez-vous gentil et nous apporterez quelque chose de chaud à boire ?)
“Of course my Lady. Tea ?” (Bien sûr my Lady, du thé ?)
“Tea will be perfect, thank you, Albert.” je tournais mon regard vers Jonathan. “It’s this way.” (Le thé sera parfait, merci Albert. C'est par ici.)
Je lui montrais le chemin vers la bibliothèque de la demeure Wynters. C’était situé au deuxième étage et vers la droite au fond du couloir. Je poussais la porte et on pouvait y voir une panoplie de livres déposés dans les immenses étagères. Au milieu de la pièce, il y avait un canapé ainsi que deux fauteuils. Je tendais une main vers le canapé à mon invité.
“Please, have a seat.” (Asseyez-vous, s'il vous plaît.)
Je le laissais prendre place tandis que je faisais la même chose. Le thé arrivera sous peu, mais en attendant, je me tourne légèrement vers Jonathan.
“What do you want to learn first ?” (Que voulez-vous apprendre en premier ?)
Maintenant qu’il y réfléchissait, il avait même toujours été un étranger pour sa propre communauté. Pour sa propre famille. Il avait toujours été à contre-courant, à se demander pourquoi les choses étaient ainsi, et pourquoi pas différentes ? Ce monde avait besoin d’être amélioré, mais il ne changeait pas assez vite. Les gens n'évoluaient pas assez vite. Restant profondément ancrés dans les traditions, leur culture, restant réfractaires aux changements, à la progression. Ils ne l’acceptaient que lorsque cela leur donnaient un bénéfice. Comme pour la technologie. Mais pour le reste du monde, ils restaient fermés, méfiants. Reniant tout ce qui étaient en dehors des normes sociales. Il était progressiste, cela ne plaisait à personne. Et ce n’est pas tant qu’il reniait ses racines, mais il souhaitait aller de l’avant. Il souhaitait un monde meilleur. Et malheureusement, il avait dû partir de son foyer. Il avait dû partir de la France, et maintenant … Devrait- il partir de Londres aussi ? Maintenant qu’il n’était plus … un réel humain ? Tout est était devenu pire depuis cette attaque…
Heureusement, il avait parfois rencontré des personnalités qui l’avaient inspiré. Qui lui avait redonné espoir. En ferait- elle partie ? Pouvait-elle vraiment l’aider à trouver sa vrai place ou à l’aider à faire évoluer ce monde ? Il voulu lui donner sa confiance. Elle avait l’air si sûr d’elle, elle n’était pas effrayée par lui. Elle l’acceptait tel qu’il était, bien qu’elle était loin de le connaître. Elle semblait si ouverte. Parfois il fallait apprendre à aller là où le destin vous portait.
“No I … Can’t do this at my place… well … not mine, I … I’m hosted.”
Il cherchait ses mots car l’anglais n’était pas sa langue naturelle, il maîtrisait bien mieux le français quand on y pensait. Ce qui était tout à fait normal, il venait d’arriver en ville il y a quelques semaines. Heureusement qu’il avait une inclinaison naturelle pour les langues, et qu’il avait une très bonne mémoire. Cette mémoire qui depuis d’ailleurs l’attaque semblait … beaucoup plus facile à utiliser. Quelles étaient les capacités qu’il pouvait avoir à présent, il l’ignorait, mais il remarqua qu’il apprenait bien plus vite la langue anglaise depuis et s’en sortait sans doute pas trop mal.
“But I don't want to disturb you at home… are you sure it is not bother you ?”
Il nota qu’elle parlait de parent, et non d’époux. Il ignore à quelle classe sociale elle pouvait encore appartenir, mais il savait d’avance qu’ils n’étaient pas de la même. Il ne travaillait même pas encore, ce qui faisait de lui presque un parasite pour les gens chez lesquels il habitait. Il ne cessait de le lui faire remarquer d’ailleurs. Un inventeur n’a pas d’avenir. Et cela était vrai que bricoler sur des petites inventions ne nourrissait pas. Pourtant, ici, l’heure était à la survie. Il devait apprendre à survivre avec ce qu’il était … Il était donc impératif qu’il en apprenne plus.
Accepter le fait qu’on ne sera plus humain. Accepter que plus jamais rien ne sera pareil. Accepter que nous devons nous nourrir du sang afin de survivre. C’était beaucoup à apprendre pour le commun des mortels. Jonathan semblait bien prendre la nouvelle. Peut-être que ce n’était que mirage et tout se passait dans sa tête. Je ne pouvais pas le lui en vouloir. Il n’était pas seul dans cette histoire. J’allais l’aider peu importe comment. Il était encore un jeune vampire, mais je me doute qu’avec beaucoup d’entraînement il arrivera à se contrôler. J’avais foi en ces capacités.
Son “maître” la personne derrière sa transformation était un monstre de l’avoir laissé seul et sans apprentissage quelconque. Je ne voudrais pas le croiser, par peur de lui faire payer sa faute. Allen avait beau avoir des défauts, mais jamais il ne m'a laissée seule à vivre cette terrible expérience. Je ne lui avais rien demandé, mais une petite noble dans mon genre ne pourra vivre une vie qu’avait tracée mes parents. Cela m'attriste, mais j’avais fini par accepter ma destinée.
Je croisais son regard, j’esquissais un faible sourire. C’était vrai… Pourquoi ferais-je une telle chose ? C' était un étranger après tout. Mais c' était mon confrère. Il ne devait pas vivre tout cela seul. Je lui apprendrais tout. Je prenais une grande inspiration, ne le quittant plus du regard.
“You are not a stranger to me anymore. We know each other's names, right ?” (Vous n'êtes plus un étranger pour moi. On connaît le nom de l'autre, n'est-ce pas ?)
Bon, ce n’était peut-être pas dans ce sens-là qu’il voulait insinuer, mais ce n’était qu’un détail.
“I can not leave you like this.” soufflais-je doucement. “And I'm starting to like you, in a way.” (Je ne peux pas vous laisser comme ça. Et je commence à vous appréciez, dans un sens.)
Il ne fallait pas qu’il me demande davantage, car je ne saurais pas quoi lui répondre.
“You have a lot to learn, dear Jonathan.” je me taisais un instant avant de reprendre. “But… I can not teach you here in the streets. We can do this at my place, my parents are not there or if you prefer at your place… It is your choice really.” (Vous avez beaucoup à apprendre, cher Jonathan. Mais... Je ne peux pas vous enseignez ici dans la rue. On peut faire cela chez moi, mes parents ne sont pas là ou si vous préférez le faire chez vous... C'est votre choix vraiment.)
Pour autant, si elle était comme lui, elle semblait savoir bien mieux contrôler la maladie. Il osa espérer donc un peu, cherchant à croire un instant que ce n’était qu’un état passager qu’il traversait et qu’il ne serait pas aux aboies de la sorte pour toujours. Il en deviendrait fou. Voire finirait par se faire tuer s’il attaquait les gens de la sorte...
Il devait y avoir une solution. Il existait forcément un moyen pour arrêter cette folie. Quoi que ce soit, il devait trouver un moyen. Quelqu'un sur cette terre savait forcément quelque chose, à commencer par elle. Il fut rassuré par ses propos, il était vrai, elle ne semblait nullement inquiète, bien qu'il l'avait fait souffrir. Il écarquilla les yeux en constatant avec elle que ses plaies se refermaient, bientôt plus aucune trace sur son bras, seul le sang sur leur mouchoir respectif. Elle avait la capacité de se régénérer rapidement, étrangement, cela ne lui était pas inconnu.
Lui aussi ,cette fameuse nuit de l'attaque, il avait été blessé à la nuque, et étrangement plus tard, il n'en restait plus aucune trace. La preuve finale qu'ils étaient tout les deux atteints du même mal, bien qu'il ne l'ignorait plus à présent. Pourtant, les prochaines paroles données lui donnèrent un frisson. Ce mot. Vampire. Il ne pouvait l'accepter, pas vrai ? les vampires n'existaient que dans les contes pour enfant. Il se souvenait, des légendes de son pays natal. La Bavière. Comme tout les enfants, il avait été bercé par du folklore et des histoires. Mais jamais il n'aurait cru un jour que cela puisse faire parti de la vérité. Et si cela était vrai... alors tout le reste l'était aussi. Il avait encore du mal, à l'accepter. Il le refusait depuis des jours. Mais puisqu'il était en face de quelqu'un comme lui ... cela devait être vrai. Il était au bord de la crise intérieure.
Mais il l'acceptait enfin.
Ce qu'il venait de faire n'était pas normal. Et même si cela semblait surnaturel, peut être que derrière le mythe se trouvait une explication scientifique que l'on avait pas encore découverte.
Quant à savoir comment il l'était devenu, il ne se souvenait plus de ce qu'il s'était passé, lors de cette nuit d'attaque. Il avait été si bouleversé que sa mémoire avait vite fait le tri, tant cela avait été traumatisant. Mais au moins, elle confirma que quelqu'un devait en être responsable. Et que quelque chose ne s'était peut être pas passé comme prévu... si seulement il pouvait s'en souvenir.
Il plongea son mouchoir dans l'une de ses poches avant de lâcher son bras, relevant les yeux vers elle lorsqu'elle le fit. Cette offre, était presque inespérée. Quelqu'un comme lui, capable de lui apprendre à se maitriser et éviter les ennuies. Il y avait donc une solution. Et elle le lui offrait.
" Why ...? Why doing this for me ? I'm a stranger."
Elle avait fini par prendre sa main dans les siennes, il ne comprenait pas tellement cet élan de compassion. Ce monde avait été froid et cruel avec lui depuis que sa famille et lui était parti de Bavière, depuis qu'ils avaient fuit la guerre de leur pays. La vie était devenue si difficile depuis. Personne n'était venu leur tendre la main pour de l'aide. Ils étaient venu en France, comme des étrangers. Ils avaient toujours été vu comme tel.
Ce n'était pas différent depuis son arrivé à Londres. Il était tout d'un étranger, dans tous les sens du terme.
Je connaissais cette douleur. Elle était familière. Je voulais lui venir en aide, entre vampires, on se le devait. J’ignorais qui était derrière sa transformation, je me doutais que c’était Allen, il avait une préférence pour les femmes en général. Je l'élimine de la liste des suspects. Peu importe les raisons derrière sa transformation, cette personne avait laissé un jeune vampire en liberté et sans avoir appris les bases. J’étais désolée pour l’homme qui se trouvait en face de moi. Soudainement, Jonathan retirait ses crocs, je baissais mon regard vers la blessure. Ce n’était pas si terrible que ça tout compte fait. Ça allait guérir éventuellement. Je poussais un bref soupir de soulagement.
L’homme s’excusait de sa maladresse, de m’avoir fait du mal ainsi, je n’en tenais pas rigueur… C’était de ma faute au final, je l’avais tenté en premier lieu. Il ne voulait pas être mon ennemi. Un doux sourire se glissait sur mes lèvres. À son tour, il portait son attention face à la blessure, là où il avait planté ces crocs et s’y était abreuvé. Pour certains vampires, ça représentait autre chose… Je ne connaissais pas toutes les subtilités derrière l’échange de sang entre vampires, mais une chose dont je suis certaine c’était que je ne lui en voulais pas, pas le moins du monde.
Je sortais mon propre mouchoir de soie afin d’essuyer la plaie. En retirant le sang, on pouvait voir que la blessure commençait doucement à se fermer. Il n’y avait aucune crainte à avoir. Il me demandait par la suite si j’avais connaissance de quoi nous souffrions et s’il existait un remède à ça.
(1)“Don’t you worry, Jonathan. I will be fine.” soufflais-je doucement. “See ? it's already healing.”
Je lui montrais la blessure qui n’était plus, toujours un léger sourire aux lèvres. Puis j’eu une mine un peu plus sérieuse face à sa question.
(2)“Well… You are a vampire.” dis-je tout simplement. “I don’t know who is behind your transformation, but the person shouldn't have left you alone. You are new to this. But you are not alone, Jonathan.” le rassurais-je. “I will help you with hunger, teaching you everything you have to know about being a vampire. Considering me like a… teacher.” Je me tus un instant avant de reprendre. "Unfortunately, there is no cure to the disease, like you call it. We are not a living person anymore, we are immortal, kind of… We can be killed, but we are much stronger than that.”
Je restais face à lui, confiante à un certain point. Pendant un moment, je me suis détestée. Pendant un moment, j’en ai voulu à Allen de m’avoir transformé sans mon consentement. De ne pas avoir une vie de noble normal. Jamais je ne pourrais avoir une famille de mon propre sang. Je peux la créer, mais je ne souhaite ça à personne. Doucement, je lui prenais la main dans mes deux mains. Je plongeais mon regard dans le sien.
(3)“You don’t have to be alone for this. You can trust me. You know you can. After all… I let you feed on me.”
(1) Ne vous en faites pas, Jonathan. J’irai bien. ~ Vous voyez ? Ça guérit déjà. (2) Et bien… Vous êtes un vampire ~ Je ne sais pas qui est derrière votre transformation, mais la personne n'aurait pas dû vous laisser seule. Vous êtes nouveau dans ce domaine, mais vous n’êtes pas seul, Jonathan. ~ Je vais vous aider avec la faim, en vous apprenant tout ce que vous devez savoir sur le fait d'être un vampire. Considérez-moi comme un… professeur. ~ Malheureusement, il n'y a pas de remède à la maladie, comme vous l'appelez. Nous ne sommes plus une personne vivante, nous sommes immortels, en quelque sorte… Nous pouvons être tués, mais nous sommes beaucoup plus forts que cela. (3) Vous n'avez pas besoin d'être seul pour cela. Vous pouvez me faire confiance. Vous savez que vous pouvez. Après tout… je vous ai laissé vous nourrir de mon sang.
Pourtant, ses pas se rapprochèrent d'elle. D'abord lentement comme elle. Puis un peu plus vite. Venant lui saisir le bras pour planter ses crocs et venir boire son sang. Incapable de contrôler sa soif. Se sentant si soulagé d'un coup. Comme si rien d’autre que de venir boire son sang ne pouvait l’apaiser. Pourtant, passé ce court instant d’euphorie enivrante, il sentit que cela laissait place à une envie de violence. Il avait envie de plus. Bien plus. De faire couler le sang à flotter. De faire du mal. D’arracher ce bras avec ses dents. Là tout de suite.
Il ne le fit pas. Grâce à elle. Il se fixait sur sa voix qui l’intimait d’y aller doucement. De se concentrer sur le battement de son cœur... elle semblait parfaitement calme, malgré la violence du geste, malgré la douleur ...
Elle souffrait. Il lui faisait du mal. C’est cette pensée qui le fit sortir de sa torpeur, alors décrochait ses crocs de son bras, respirant calmement tout comme elle. Essayant de reprendre souffle. Baissant les yeux sur cette main qui s’agrippait à lui. Se tendant de souffrance.
C’était ce qu’il était devenu. Un animal. Qui avait juste envie de se nourrir. Mais cela avait des conséquences... il le savait. Encore maintenant, il en avait la preuve. Il ne pouvait se nourrir impunément.
" — I’m... sorry... I don’t want to be ennemies."(Je suis ... désolé...je veux pas être ennemis)
Cela ne servait à rien d’essayer de se confondre en excuses, il le savait le mal était fait. Pourtant, elle semblait avoir le même mal que lui. Les crocs, les yeux. Il redressa son regard sur sa plaie ouverte, cherchant un mouchoir en tissu dans sa poche pour éponger le liquide rouge qui en coulait encore.
" — Do you know ... what disease it is? Is there a cure?"(Savez vous... quelle maladie est ce ? Est ce qu'il y a un remède ?)
Cela était peut être inespéré, à demander, puisque s’il y avait un remède alors sans doute ne serait-elle pas malade. Elle avait l’air d’avoir un niveau et rang social plutôt élevé par rapport au sien... à lui proposer de lui offrir quelque chose à boire, et se balader seule dans une rue pareille.
Pour autant, si elle était comme lui, elle semblait savoir bien mieux contrôler la maladie. Il osa espérer donc un peu, cherchant à croire un instant que ce n’était qu’un état passager qu’il traversait et qu’il ne serait pas aux aboies de la sorte pour toujours. Il en deviendrait fou. Voire finirait par se faire tuer s’il attaquait les gens de la sorte...
Mon regard était toujours plongé dans le sien, je ne revenais pas de ce que j’étais en train de faire. Je le tentais avec du sang, mon propre sang. Je l'incite à s’y abreuver. L’impression que le temps s’était arrêté. L’impression qu’on était seuls au monde. Deux vampires. Il voulait résister à cette tentation, le combattre, mais je m’étais approchée. Je lui offrais cette chance unique, de boire du sang… C’était une rude étape, l’acceptation dans ce cas-ci. Nous étions plus humains, plus aux yeux de la société. On était des monstres, plus aucune humanité. Ils avaient tort. Oui, certains vampires choisissent de refléter ce que les humains songent d’eux, mais… D’autres essaient de vivre comme avant, même si plus rien ne sera comme avant. C’était notre triste réalité. Peut-être que je n’agissais pas bien envers Jonathan, mais à le voir ainsi, c’était un signe qui avait encore de la difficulté avec le sang, ça ne devrait pas être le cas. Il devrait se maîtriser. Il ne devait pas faiblir, mais se bâtir.
Ce n’était pas bien, non, ça ne l’était pas et pourtant je ne bougeais pas. Je gardais mon poignet dirigé vers lui, plaie ouverte, tandis qu’une perle de sang coulait jusqu’au sol. L’homme se rapprochait de moi, lentement, mais sûrement. Il accélérait ses pas, pour finalement saisir de mon poignet. Il y planta ses crocs. J’eu un léger sursaut, comme si je ne m’y attendais pas. Il buvait mon sang. Je le regardais faire. C’est comme s’il s’était empêcher de se nourrir proprement. Peut-être était-ce l’occasion pour moi de venir en aide ? Aider l’un des miens, en voilà un drôle de devoir, mais entre vampire on se devait de se serrer les coudes. On était peu à Londres, d’après mon maître.
(1)« - You can do this… You can control it… The hunger, I mean. Don’t rush it. Take it easy.»
Avais-je soufflée à son intention. Pour certains vampires, ce genre d’échange était presque inédit. Peut-être était-ce dans un autre contexte ? Qu’en savais-je… Il était rare que je me nourrisse d'un vampire.
(2)« - Take a deep breath. Take it slow. Listen to the heartbeat.» je le regardais toujours. «- Don’t let the blood consume you entirely.»
Je fermais un simple instant les yeux, prenant une profonde inspiration. Je m’étais quelque peu rapproché de Jonathan. J’avais glissé une main au niveau de son manteau, fermant mon poing agrippant le tissu. La douleur y était, mais elle était supportable.
(3)« - I am not your enemy, Jonathan. I am a friend.»
Je voulais lui faire remémorer que j’étais loin d’être son ennemie dans ce monde. Mais je ne voulais pas le repousser brusquement, car il risquait d’être pire. J’ignorais comment il allait réagir.
(1) Vous pouvez le faire... Vous pouvez le contrôler... La faim, je veux dire. Ne vous pressez pas. Allez-y doucement. (2) Respirez profondément. Allez-y doucement. Écoutez les battements du cœur. Ne laissez pas le sang vous consumer entièrement. (3) Je ne suis pas votre ennemie, Jonathan. Je suis une amie.
Il se fixa en arrêtant d'avancer, la fixant avec des yeux ahuris. Comment pouvait-elle savoir ce qu'il ressentait. Ce dont il avait besoin. Malgré lui, et comme la première fois dans cette ruelle, il commença à paniquer. Il bafouilla un instant, avant de venir reprendre le chemin inverse pour s'éloigner d'elle. Si elle avait fait tout ceci pour l'amadouer et le mettre en confiance, ça l'angoissait...
" — Ich... Let me alone... I don't know what you are talking about..."(Je... laissez moi tranquille... Je ne sais pas de quoi vous parlez...)
Il ignorait le ciel qui était entrain de se couvrir, car l'angoisse commençait à présent à lui battre les oreilles, la seule chose sur laquelle il commençait à se concentrer à présent c'était ce bourdonnement qu'il entendait... devenant de plus en plus un battement. Le battement d'un coeur. Ce n'était pas le sien mais celui de cette jeune femme.
" — Deep down you know what I’m talking about… You just… Ignore it. You ignore the truth. Please don’t run away, I didn't mean to… I didn't… Please…"(Au fond de vous, vous savez de quoi je parle… vous ne faites que… l'ignorer. Vous ignorez la vérité. S'il vous plaît, ne vous enfuyez pas, je ne voulais pas… je ne… je vous en prie.)
Au moment même où elle passa une main sur sa poitrine, il comprit. Ce qu'il était c'était ce coeur. Est ce qu'elle avait conscience de ce qu'il traversait vraiment ? Il ne pouvait le croire. Le bruit s'intensifia, il en devenait fou. Il secoua la tête. Il ne voulait croire tout ça. Il ne voulait pas l'accepter. Malgré ces paroles données. Mais l'entendre dire qu'elle était presque désolée de lui avoir fait peur le fit stopper dans ses pas, il ne reculait plus.
" — Let me explain to you…Who you are… You are like me… Someone attacked you in the night and turn you into a vampire. You need blood to survive, normal food won't satisfy you anymore."(Laissez-moi vous expliquer… Qui vous êtes… Vous êtes comme moi… Quelqu'un vous a attaqué la nuit et vous a transformé en vampire. Vous avez besoin de sang pour survivre, une nourriture normale ne vous satisfera plus.)
L'attaque. Le sang. La violence. La nourriture. Elle avait raison sur toute la ligne, on l'avait attaqué, transformé. Plus rien n'était comme avant. Il ne se sentait plus jamais bien physiquement. Et c'était en cet instant de pire en pire. Tout s'intensifia encore plus, alors que ses yeux ses changèrent, et qu'elle montra les crocs. Il eut peur, de ce qu'il voyait, car cela faisait de nouveau écho à son attaque... est ce qu'elle allait l'attaquer elle aussi ?
Ce n'est pourtant pas ce qu'elle fit ... elle se mordit son propre poignet avant de l'approcher de lui. Faisant des pas dans sa direction.
Un écho terrible résonna en lui. Il sentit le sang, le bruit du coeur de plus en plus fort. Il essaya de détourner la tête pour ne pas regarder, mais il ne pouvait éviter l'inévitable.
" — Don’t you want it…? You can have a sip, I won’t stop you. The desire of blood."(Vous ne le voulez pas…? Vous pouvez avoir une gorgée, je ne vous arrêterai pas. Le désir de sang.)
Elle le regardait déjà de nouveau avec des yeux humains, pendant que cette fois c'était lui qui se transformait. Il secouait la tête alors que des larmes lui montèrent aux yeux. Il voulait le combattre, mais il ne savait pas comment. Refuser ce qui semblait évident. Ses canines s'allongèrent sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit... c'était trop tard. Il respirait fort depuis un moment, semblant de plus en plus agité. La moindre goutte, la moindre trace de sang le rendait dans cet état depuis quelques jours. Mais d'habitude il s'enfuyait assez loin pour l'éviter.
" —This is ... not good..."(Ce n'est ... pas bien)
Pourtant, ses pas se rapprochèrent d'elle. D'abord lentement comme elle. Puis un peu plus vite. Venant lui saisir le bras pour planter ses crocs et venir boire son sang. Incapable de contrôler sa soif. Se sentant si soulagé d'un coup.
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Lun 17 Juil - 6:27
