4 résultats trouvés pour Rajesh

Terry et Neil fixèrent longuement leur employeur pour essayer de comprendre le but de tout ceci, et même s’ils savaient qu’ils n’y comprendraient rien tant qu’il ne l’aurait pas expliqué, cela valait quand même le coup de tenter le coup. Mais tout de même, amener le petit à son repaire, n'était-ce pas hautement risqué comme coup ? Ils étaient loin d’imaginer la valeur qu’il avait au yeux du marchand à présent.

Une valeur qui méritait tous les risques. Bien qu’à son ordinaire, il laissait volontiers les autres se salir les mains. Il ne pouvait pas prendre le risque que ce petit s’en aille, sans qu’il ne sache rien de lui. Le plan n’était pas encore tout tracé, mais il y avait plusieurs choses qu’il pouvait tenter.

Et d’ailleurs, Rajesh remarqua bien vite que le gamin se détendit assez vite, une fois sa bourse rangée et qu'il comprit que personne n'allait venir non plus les arrêter. Tiens, il redoutait également la police et l'attention sur lui ? Parfait.

Il agita l’air de sa main,  tant pour le geste qu’éloigner l’odeur, lorsqu’il l’entendit parler de changer la ceinture de son maître.

- Malheureux, ne l’achetez pas auprès de ce charlatan! Il ne la cédera pas en dessous de 2 livres. Votre maître n’a sûrement pas les moyens de s’offrir un tel objet, et qui ne tiendra d’ailleurs pas dans le temps. J’ai des articles bien plus luxueux et résistants pour moins cher dans ma boutique. Du cuir de qualité très souple.

Le marchand estima que le garçon travaillait soit en tant que page soit auprès d’un fermier. La bourse n’était pas bien remplie, il avait eu le temps de la soupeser. Et puis, qui laisserait sa fortune à un vulgaire employé. Pour autant le maître devait être débordé de travail pour ne pas faire ses courses lui-même.

- Venez mon brave, j’ai du stockage près des docks, pas loin d’ici. Je suis sûr que vous pourriez trouver votre bonheur pour trois fois moins cher, héla-t-il finalement en se remettant en route, laissant ses deux acolytes les bras couverts de paquets dubitatif derrière lui. De toute manière, il savait que ces deux gros balourds attachés également à sa sécurité les suivrait sans faire de chichi. Ni sans faire de commentaires pour l’instant.

Le petit leva enfin les yeux pour le regarder, et le marchand habitué aux objets de valeur ne pu s'empêcher de noter que sans ces habits crasseux, on pourrait en faire quelque chose de ce gamin ... ses iris étaient très colorés. Certains donneraient cher pour récupérer de si jolis yeux. Il n'était certainement pas vilain ... il était juste né au mauvais endroit. Rajesh fut un instant pensif, avant de le voir s'incliner devant lui. Au moins, il avait aussi de l'éducation.

Puis le sujet de l'argent, ou du moins le contenu de cette bourse revint sur le tapis. Ah. Bien sûr. Elle n'était pas très lourde, Rajesh n'en avait que faire de cet argent. Pourtant, il la fit sautiller légèrement dans la paume de sa main, avant de la lui lancer.

- Mais bien sûr mon ami, bien sûr ! Je vous crois sur parole, répliqua d'un ton plus calme mais toujours aussi sonore pour que tous entende, lançant un dernier regard à ses bougres d'idiots.

Il ne fallait surtout pas attirer plus que de raison l'attention sur eux. Ils avaient déjà fait beaucoup de dégâts. Les gens semblaient s'apaiser en voyant que l'argent du garçon fut rendu, et qu'apparemment il n'y avait aucun voleur dans cette histoire. Le stratagème semblait efficace pour l'instant, bientôt la foule se dispersa et les curieux passèrent leur chemin. Rajesh retint un soulagement.

Avant de venir se rapprocher de Trevor et d'oser une tape dans le dos, malgré la saleté qui restait sur lui. Cela lui valut un effort surhumain, mais c'était pour la bonne cause.

- Je suis sûr nous pouvons trouver un dédommagement pour tous ces contretemps que nous vous avons causés, allons, je vous déconseille de rentrer dans cette boutique, le propriétaire arnaque tous ses clients. Dites moi, ce dont vous avez besoin, je vous ferez un prix. Je suis marchand vous savez, tenta Rajesh dans un sourire, en espérant que cela passe, car après tout, ce n'était pas tant un mensonge.

Terry et Neil ne comprirent pas un seul instant pourquoi tout  à coup le chef se montrait sympathique avec un étranger, alors qu'il était odieux avec eux. Jaloux, mais silencieux, ils étaient loin de comprendre ce que le prince marchand avait en tête.

A l'instant même où il avait croisé son regard, pourtant, il avait prit cette décision. Il avait l'œil pour reconnaître les choses rares et de valeurs. Il savait pertinemment que vendre ce garçon serait facile ... entier ou en pièce. Ses clients avaient tous de bons goûts en la matière, et de toute manière, c'était le meilleur négociateur sur le marché noir.

Cela allait être un jeu d'enfant.

- Bah alors mon loulou, t'as peur que le cuir te bouffe ?, s’esclaffa Terry, dans une boutade et un petit coup de coude à son comparse, ce qui ne manqua pas de faire écrouler la montagne de paquets dans ses bras.  
 
Les deux baraqués se mirent à rire aux éclats lorsqu’ils virent le petit faire tomber toutes ses affaires dans un sursaut et chercher à s’excuser par la suite en percutant l’un des deux. Ils avaient de toutes évidence trouvé le bouc émissaire parfait, en attendant leur maître à l’intérieur. Ils ne comprenaient pas tout deux ce qu’il pouvait y avoir de triste là dedans, dans le cuir. Ce qui les fit rire encore plus.  
 
- Oh arrête Terry, je vais me pisser dessus avec tes conneries, et c’est vrai que Neil se tortillait déjà. Mais son rire fut stoppé par la nouvelle réaction de son binôme.  
- Hey ... qu’est ce que tu fais là ?  
 
Une botte plein de boue vient se poser sur l’épaule de Trevor, le sommant de pas avancer plus. Ils n’avaient ni l’un ni l’autre la vision du bas, à cause de leur courses dans leurs mains. A part que l’autre se penchait pour ramasser un truc. Peut être quelque chose de leur maître qui était tombé.  
 
Terry avait gardé son pied sur le petit pour le maintenir à distance.  
 
- Hep hep tu te crois où là, sale voleur !  
- ON NOUS DETROUSSE MA PAROLE ! QUE FAIT LA POLICE !  
 
Pourtant, les deux hommes de mains restèrent hilares, même après cette alerte donnée. Ce qui ne fit que alerter Rajesh à l’intérieur de la boutique. Il rouvrit la porte, en la claquant. Le regard noir. L’expression furax. Son regard se posant pourtant sur le petit à quatre pattes par terre. La bourse tombée devant lui. Ils étaient sérieux là ?  
 
- Je peux savoir c’est quoi votre problème à tous les deux ?  
Dire que Rajesh était essentiellement accompagné la plupart de son temps par des imbéciles était un euphémisme. Il connaissait parfaitement ces deux compères pour savoir qu’ils s’ennuyaient simplement de cette sortie, et qu’il avait décidé de s’en prendre au premier venu. Bon, non pas que ça le gêne d’ordinaire. Mais ils étaient dans une rue passante. Les gens les regardaient déjà mal d'ordinaire, alors maintenant la foule commençaient à se disperser. C'était mauvais.  
 
- Si on appelle la police ici, elle se ramène, bande de triple corniauds !, cria Rajesh, avant de venir les frapper tous les deux. Ils reculèrent, tout penauds. Quand le chef s'énervait, ce n'était pas bon. Ils n'avaient pas envie de finir sur une galère à l'autre bout de la planète.  
 
Rajesh se baissa pour prendre la bourse tombée de Trevor, avant de lui tendre une main pour l'aider à se redresser. Geste machinal, qui n'avait rien de très gentil quand on le connaissait. C'était juste pour éviter d'attirer trop l'attention. Après tout, ce type n'était qu'un gamin. Il essaya de faire signe au passant, en montrant que l'incident était clos, et qu'il était même super poli. Regardez. Il aide le pauvre sans défense oh le gentil monsieur...  
 
Bon sang fallait toujours qu'il rattrape les conneries de tous le monde. Il voulu épousseter l'habit du malheureux, avant de regarder cette boue sur son épaule. Ah, non. C'était au dessus de ses moyens. Il dévisagea le gamin, et décida de ne pas le toucher plus que de raison... fallait pas déconner non plus. Il était de caste inférieure.  
 
- Pardonnez ces rustres. Ils n'ont clairement pas été élevé convenablement, dans les bonnes mœurs. Tout va bien hein ? Pas besoin de la police, on est d'accord ? On est d'accord ?  
 
Il n'avait pas envie de voir débarquer la brigade. Il avait bien trop de pierres précieuses sur lui. Un contrôle et il verrait tout lui être confisqué car il n'aurait aucun moyen de prouver leur provenance.

- Recalé ! Non mais vous vous rendez compte vous ? Recalé ! R E C A L E ... non mais vraiment, vous savez ce que le mot veut dire ou je parle dans le vent là ?

Les deux gros malabars face à lui secouèrent la tête au même moment. Les passants se retournèrent sur eux alors que l'indien avait crié. Dans cette ruelle riche et bourgeoise, les gens n'avaient pas pour habitude que leur calme soit menacés par deux type à l'air tout droit sortie d'un gang malfamé. Alors encore moins quand ces derniers semblaient protéger un étranger habillé d’un costume traditionnel aux couleurs vives. L'industrie venait tout juste d'introduire des teintures vives aux vêtements, mais été généralement réservés aux vêtements de femme, en recherche de d'attention. Pas à un type basané tout droit sorti d'un pays colonisé. Rajesh était trop voyant, et c'était d'ailleurs pour cette raison qu'il avait été expédié en dehors du Club pour Gentleman pour lequel il voulait postuler.

- Ces british pensent avoir la plus belle collection de safari du monde, mais ils n'arrivent clairement pas à ma cheville. Et moi qui cherchait juste à me faire de nouveau client ... il va falloir que j'engage quelqu'un pour le faire à ma place. , soupira-t-il alors, ignorant les regards insistants des passants;
- Moi je peux le faire patron. Un silence s'en suivit, alors que Rajesh cligna des yeux. Pour savoir s'il ne se foutait pas de lui. Mais non, il était très sérieux.
- Ne raconte pas de conneries Terry, ces gens veulent des GENTLEMAN. Tu sais ce que ça veut dire ? Gentleman ... ? 
- ... ça veut dire qu'il faut être gentil ? C'est vrai qu'on est mal parti nous., se hasarda le deuxième garde du corps bien battit.
Rajesh donna un coup dans la casquette de Neil. Pour la lui faire baisser de rage. Il se retourna pour s'avancer dans la rue. Les deux le suivirent, mais n'avait pas comprit la colère de leur patron.
- Non, ça veut dire qu'il faut s'habiller comme eux. Suivre leur code. Costume impeccable en soie, redingotes, chapeau haut de forme.
- Un chapeau melon je suis sûr que ça vous irait super bien patron ! Vous avez une si jolie tête.
Terry plissa les yeux, comme s'attendant à ce que l'un des deux se fasse encore rabrouer pour ce que venait de dire Neil. Mais ce ne fut pas le cas. Rajesh les regarda dans un sourire. Il avait une idée.
- Je crois que j'ai une idée.
C'est bien ce qu'il pensait.
- Nous sommes dans l'endroit parfait pour faire des emplettes. J'espère que vous avez le temps. Oh j'oubliais... vous n'avez pas le choix, vous travaillez pour moi.

Après trois heures de shopping interminables, et une tonne de boîte dans les bras, les deux hommes de main étaient épuisés. Ce n'était pas le cas de Rajesh, qui sifflotait l'air content. Il allait leur montrer, s'il n'était pas capable de s'intégrer. Il rentra dans la boutique de cuire, cherchant le prochain article qu'il pourrait acheter pour parfaire sa nouvelle tenue d'anglais. Déterminé, mais aussi amusé par l'expérience. Dépenser pour des articles de bonnes qualités ne le dérangeait aucunement.

Il ignora totalement Trevor, passa devant venant se rapprocher du vendeur et des articles pour se faire une idée de ce qu’il pourrait prendre. Les deux acolytes eux furent attirés par l’attitude du jeune. C'était le genre de comportement que les avaient lorsqu'ils se retrouvaient entre eux deux, prêt à se faire battre. Mais dans ce cas, il avait l'air de fixer la boutique. Ils ne purent s'empêcher de rire de la situation, et de se moquer ouvertement de lui.

- Bah alors mon loulou, t'as peur que le cuir te bouffe ?